Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine
Centre de recherche et de documentation sur les Amériques

Venezuela : pourquoi tout le monde s'en mêle ?

 

Venezuela : pourquoi tout le monde s'en mêle ?

 

Intervention de Sébastien Velut dans C dans l'air (France 5). Diffusée le 6 février 2019 

 

 

[Extrait]

La crise politique au Venezuela est plus vive que jamais, et les évènements se succèdent en cascades depuis le 23 janvier, date à laquelle le président de l’Assemblée nationale, Juan Guaidó, a prêté serment devant des milliers de personnes comme président par intérim. Reconnu immédiatement par Donald Trump et plusieurs pays d’Amérique latine, il vient de recevoir le soutien de la France et de nombreux États membres de l’Union européenne. Dans la foulée du refus de Nicolás Maduro d'organiser une élection présidentielle anticipée, Emmanuel Macron a ainsi reconnu lundi par le biais d’un tweet Guaidó comme nouveau « président en charge » de mettre en œuvre un processus électoral démocratique, entraînant derrière lui dix-neuf pays européens. « C'est une reconnaissance des Vénézuéliens qui n'ont jamais cessé de se battre et nous ne le ferons pas tant que nous n'aurons pas la démocratie et la liberté », a réagi l'intéressé. De son côté, Nicolás Maduro a accusé les pays de l'Union européenne de « soutenir les plans putschistes » des États-Unis. Désormais sous une pression internationale sans précédent, le chaviste peut néanmoins compter sur le soutien de plusieurs pays - la Russie, la Chine, la Turquie, l'Iran, Cuba, la Bolivie – ainsi que l'armée, pilier de son régime. Des militaires vénézuéliens ont ainsi bloqué mardi un pont à la frontière avec la Colombie, alors qu’était attendue une aide humanitaire internationale. Embourbé dans une crise économique sans précédent, ce pays pétrolier, jadis prospère, est aujourd'hui frappé par d’importantes pénuries de nourriture, de médicaments, et soumis à une hyperinflation qui devrait atteindre 10 000 000 % en 2019. Trois millions de Vénézuéliens ont déjà fui le pays, la majorité d’entre eux vers la Colombie et le Pérou. Mais selon l’ONU le nombre de migrants et de réfugiés devrait encore augmenter et s’élever à 5,3 millions à la fin de l‘année. Alors que se passe-t-il au Venezuela ? Pourquoi l’Europe s'intéresse-t-elle de si près à la crise en cours dans ce pays ? Quels sont les enjeux géopolitiques ?  

Invités :

Pascal Boniface - Directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques

Philippe Dessertine - Directeur de l’Institut de Haute Finance

Sébastien Velut - Géographe, professeur à l’Institut des Hautes études de l’Amérique Latine

Andréïna Flores - Journaliste à RFI, ancienne correspondante au Venezuela

 

Retrouvez cette intervention sur le site internet de France 5.