Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine
Centre de recherche et de documentation sur les Amériques

Séminaire Transatlantic Cultures (Séance 6)

24 mai 2019, 16h00-19h00

 

Institut National d’Histoire de l’Art (INHA)

2 rue Vivienne 75002 Paris

 Séance 6

Vendredi 24 mai 2019

16h-19h, Salle Peiresc

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 Les racines transatlantiques du show business, 1850-1930 

 Lætitia Corbière (Université de Lille)

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Appropriations musicales européennes dans le cinéma classique américain et réception du symphoniste hollywoodien

Chloé Huvet (Université de Perpignan) 

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Modération : Anaïs Fléchet (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines)


Les racines transatlantiques du show business, 1850-1930

Lætitia Corbière (Université de Lille)

En Europe, la première moitié du XIXe siècle marque la généralisation du concert payant et des tournées musicales ; la musique reste très certainement un art, mais elle devient aussi un bien culturel valorisable et échangeable. Cependant, le système de production musicale qui s’élabore alors reste un système mixte dans lequel persistent les traditions de mécénat et les habitudes corporatistes. Or, lorsqu’ils tentent d’importer le concert aux États-Unis vers 1850, les premiers imprésarios américains ne peuvent plus s’appuyer ni sur une communauté musicienne soudée, ni sur un réseau de mécènes mélomanes. Ils ne peuvent développer l’activité musicale qu’en se basant sur la seule logique capitaliste. Dès lors, un nouveau mode d’exploitation du concert se développe qui, dans un monde déjà en train de se globaliser, transforme la vie musicale en profondeur. L’internationalisation des circulations musicales témoigne ainsi d’une logique nouvelle de mondialisation artistique dans un marché de biens symboliques internationalisé. Dans le cadre de cette présentation, je voudrais tout d’abord montrer comment l’importation de musiques européennes aux États-Unis s’est avéré décisive pour l’émergence du show business mais aussi insister sur la réciprocité des échanges. En effet, dans un contexte de mondialisation culturelle, les structures musicales européennes ont elles aussi été profondément transformées par les innovations outre-Atlantique.

Lætitia Corbière est docteure en histoire contemporaine. Elle a soutenu une thèse intitulée Du concert au show business. Le rôle des imprésarios dans le développement international du commerce musical, 1850-1930. Ces recherches portent sur les circulations musicales et les réseaux transnationaux.


Appropriations musicales européennes dans le cinéma classique américain et réception du symphonisme hollywoodien

Chloé Huvet (Université de Perpignan)

Du début des années 1930 aux années 1950, sous l’impulsion de compositeurs d’Europe centrale et orientale récemment émigrés aux États-Unis, se forge une nouvelle esthétique cinématographique, le symphonisme hollywoodien, dont l’âge d’or coïncide avec celui du cinéma classique américain. Mon intervention vise à établir comment les circulations culturelles des compositeurs d’Europe centrale et orientale vers les États-Unis ont façonné le son hollywoodien des années 1930-40. Il s’agira de voir comment se traduit ce transfert musical de répertoire, mais aussi de pratiques, et d’étudier la réception du symphonisme hollywoodien en Europe.

Agrégée de musique et docteure de l’Université Rennes 2 et de l’Université de Montréal avec une thèse sur la musique et le sound design de Star Wars récompensée par plusieurs prix en France et au Canada, Chloé Huvet consacre ses recherches aux rapports entre musique, sons et image dans le cinéma contemporain, en particulier hollywoodien. Elle enseigne l’Histoire de la musique et l’Analyse musicale dans la Licence Musicologie de l’Université de Perpignan.