Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine
Centre de recherche et de documentation sur les Amériques

SHACAL - Séance avec Marc Augé et Mondher Kilani

25 janvier 2019, 9h00-12h00
 

Nous sommes heureux/heureuses de vous inviter à la deuxième séance publique du Séminaire d'Histoire et d'Anthropologie Colonialités et Altérités (SHACAL), qui se tiendra le vendredi 25 janvier 2019 entre 9h et 12h dans l'amphithéâtre de l'IHEAL (1er étage, 27 Rue Saint-Guillaume, 75007).

 
 
 

 

Nous aurons le plaisir de présenter, en présence de leurs auteurs, les ouvrages Qui donc est l'autre ?, Paris, Odile Jacob, 2017, de Marc Augé, anthropologue et ancien Président de l'EHESS, et Du goût de l'autre. Fragments d'un discours cannibales, Paris, Seuil, 2018, de Mondher Kilani, anthropologue et Professeur honoraire à la Faculté des Sciences sociales et politiques de l'Université de Lausanne. 

 

Résumé Qui donc est l'autre ? :

Anthropologue de grand renom, Marc Augé a toujours été préoccupé par la question de l’autre : l’autre individu, l’autre société, l’autre culturel, l’autre géographique. 
Dans ce livre, il entraîne son lecteur des stades des grandes villes aux lagunes de la Côte d’Ivoire ; il s’interroge sur le sens du cannibalisme, les rêves des Indiens du Venezuela ou la fonction des héros des séries américaines. 
Après plus d’un demi-siècle d’observations, il revient ici sur les relations entre le même et l’autre, telles qu’elles existent au sein de populations africaines ou amérindiennes, et telles qu’elles se dessinent de nos jours, dans le contexte de la mondialisation. L’art, la ville et son expansion galopante, mais aussi les nouvelles mobilités et l’essor des prosélytismes religieux, acquièrent, sous le regard de l’anthropologue, un sens inédit. 
Il faut savoir pratiquer l’« art du décalage » et se tenir au « carrefour des incertitudes » si l’on veut échapper à l’uniformité, à la fatalité qui voudrait que l’on soit tous les mêmes. 

 

Résumé Du goût de l'autre :

Depuis les premiers « témoignages » sur le cannibalisme au lendemain des Grandes Découvertes, l’idée qu’il existe quelque part des humains prêts à en manger d’autres fascine l’Occident. Confondant passé et présent et bousculant contextes culturels et rituels, les représentations de cette pratique juxtaposent les actes anthropophages qui font suite aux naufrages ou aux famines, les « festins cannibales » des « féroces sauvages » des mers du Sud, les cérémonies mortuaires où le meilleur tombeau pour le disparu est le ventre de ses descendants ou la délectation des serial killers pour le corps de leurs victimes…
Cette approche indifférenciée alimente une longue tradition mythique comme l’incessant malentendu culturel qui a caractérisé la rencontre des Occidentaux avec les peuples exotiques. Elle manque surtout la dimension symbolique et métaphorique d’un phénomène évanescent, dont la réalité ne peut être appréhendée qu’imaginairement.
À la réflexion méthodique de l’anthropologie, cet ouvrage associe les productions littéraires, savantes et artistiques que la hantise d’être soi-même dévoré ou le fantasme d’assimiler l’autre ont inspirées. Ces fragments de discours cannibale dessinent l’étendue des champs de signification du cannibalisme : ceux de l’amour et de la haine, du désir et du rejet, de l’identité et de l’altérité, de l’ordre et du désordre, des relations d’alliance et de pouvoir, de l’autonomie et de la servitude.

 

Pour plus d'informations, contacter Mathilde Périvier (perivier.mathilde@gmail.com) ou Capucine Boidin (capucine.boidin@gmail.com)

 

Entrée libre dans la limite des places disponibles. La réservation est obligatoire. Merci de nous écrire à l’adresse suivante : evenements-iheal@sorbonne-nouvelle.fr

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