Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine
Centre de recherche et de documentation sur les Amériques

Soutenance de thèse de doctorat en Science politique

28 novembre 2014 , 9h00
Morgan Donot soutiendra sa thèse de doctorat en Science politique :

 
La pratique discursive post-péroniste, au fondement d’une nouvelle identité partisane ou nationale. 

Les cas de Carlos Menem (1989-1995) et de Néstor Kirchner (2003-2007)


 

Vendredi 28 novembre 2014 à 9h00
Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine (IHEAL)
Salle des Commissions (3e étage)
28, rue Saint-Guillaume
75007 Paris

 
 
Jury :
Victor Armony, Professeur des Universités, Université du Québec à Montréal
Jean-Michel Blanquer (directeur), Professeur des Universités, Université Sorbonne nouvelle – Paris 3
Renée Fregosi, Maître de Conférences, Université Sorbonne nouvelle – Paris 3
Michel Hastings (rapporteur), Professeur des Universités, Institut d’Études Politiques de Lille
Christian Le Bart (rapporteur), Professeur des Universités, Institut d’Études Politiques de Rennes
Sophie Moirand, Professeur émérite, Université Sorbonne nouvelle – Paris 3
 
Résumé :
Le péronisme reste la première force politique de l’Argentine. Ce mouvement politique, qui se caractérise par l’absence d’une idéologie propre et une faible institutionnalisation, ne peut se comprendre, s’analyser qu’au regard des trajectoires des leaders qui l’ont incarné au cours du temps, chacun le transformant et le personnalisant de telle sorte que chaque courant qui a représenté le Parti justicialiste est aujourd’hui caractérisé par le nom de son leader du moment ; ainsi en est-il du péronisme, du ménémisme, du duhaldisme, du kirchnérisme et dorénavant du cristinisme. L’objectif de ce travail est de dresser un portrait des deux post-péronistes qui se sont succédé depuis la transition à la démocratie en 1983, à travers une comparaison de l’usage de la parole politique par ses principales figures représentatives que sont Carlos Menem (1989-1995) et Néstor Kirchner (2003-2007). Les thématiques clés des discours de ces deux hommes politiques, ainsi que leurs formes spécifiques de mise en discours, doivent être étudiées conjointement, afin de pouvoir comprendre le processus de légitimation énonciative qui leur a permis de se positionner en tant que leader, dans une certaine conjoncture, de la scène politique argentine. Ainsi, l’objet de cette recherche correspond à une analyse des discours de Carlos Menem et de Néstor Kirchner en tant que discours antagonistes en lutte pour la définition d’un même objet, d’une même réalité : la nation argentine. Quelles sont les valeurs de l’argentinité que ces deux figures politiques ont cherché à incarner ? Quels sont les modèles et les projets de société qu’ils ont proposés et tenté de construire discursivement afin de consolider leur légitimité et de fonder une identité, proprement ménémiste ou kirchnériste ? Quelles sont les valeurs qu’ils ont prônées et qu’ils ont réussi à instituer comme garantes et représentatives d’un nouvel ordre politique ? En se basant sur des antagonismes fondateurs, ces deux présidents ont donné naissance à de nouveaux imaginaires qui sont aujourd’hui liés et investis du sens qui leur a été attribué lors de leur émergence dans l’espace discursif post-péroniste et dont les multiples significations ne peuvent être abordées en dehors d’une analyse approfondie de la parole politique de ces deux leaders. Le discours de Carlos Menem et le discours de Néstor Kirchner se présentent donc comme des espaces énonciatifs concurrents, en lutte pour le sens de la réalité et de l’histoire argentines.
 
 
 
 
Doctorante en science politique
IHEAL-CREDA
Paris 3 – Sorbonne Nouvelle

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