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« Études décoloniales d’Amérique latine et des Caraïbes : apports, limites et débats »
Appel à candidatures École d’été Sorbonne Alliance
ÉTUDES DÉCOLONIALES
D’AMÉRIQUE LATINE ET DES CARAÏBES : APPORTS, LIMITES ET DÉBATS
12-16 juin 2023
Campus Condorcet
Projet porté par Magali Bessone (P1 – ISJPS UMR 8103)
et Capucine Boidin (USN – CREDA UMR 7227)
L’adjectif décolonial ou le substantif « décolonialisme » en français relèvent aujourd’hui surtout du slogan politique, que ce soit pour revendiquer une posture militante anti-raciste ou vilipender d’hypothétiques dérives communautaristes à l’université. En réalité, le grand public mais aussi une majorité d’universitaires connaissent peu ou mal les travaux des chercheurs et chercheuses d’Amérique latine et des Caraïbes qui développent depuis le milieu des années 1990 une série de travaux en sciences sociales (sociologie, économie, philosophie, anthropologie et sémiotique) dans un groupe de recherche tour à tour nommé « groupe modernité/colonialité », « transmodernité » « études postoccidentales » ou « études décoloniales » pour le démarquer des études « postcoloniales » telles qu’elles existent dans les universités nord-américaines. L’objectif de cette école d’été est donc de proposer une formation et un espace exigeant de débats en français autour de ces recherches, en grande majorité publiées en espagnol ou en anglais et peu ou mal connues du public francophone.
À l’issue de cette formation, les étudiant·es en master et en doctorat repèreront les principaux jalons de l’histoire et de la sociologie de ce courant en lien avec l’histoire des luttes sociales en Amérique latine et dans les Caraïbes, distingueront plus clairement les différences et les similitudes entre les études postcoloniales anglophones et décoloniales latinoaméricaines et caribéennes, connaîtront les débats internes entre les différents auteurs et autrices et identifieront les critiques superficielles, liées aux débats politiques nationaux (ainsi les études décoloniales sont plutôt critiquées sur leur gauche en Amérique latine et sur leur droite en Europe) et les critiques théoriques les plus solides. Il ne s’agit en aucun cas de faire de la propagande pour ou contre les études décoloniales a priori mais bien de lire, critiquer, écouter, discuter et débattre en profondeur à l’université.
Ce projet d’école d’été allie les compétences de deux de enseignantes-chercheuses, l’une philosophe (Magali Bessone) et l’autre anthropologue (Capucine Boidin) et de deux laboratoires, l’un aréal (américaniste, sciences sociales) et l’autre pluridisciplinaire (philosophie et droit) de l’Université Sorbonne Nouvelle et Panthéon Sorbonne. Des enseignant·es français·es mais aussi d’Amérique latine et des Caraïbes communiqueront leurs enseignements et recherches en cours.
L’école d’été procède par un appel à candidatures pour un maximum de 16 étudiant·es en thèse ou en deuxième année de master, en veillant à la diversité des disciplines, des établissements et des pays d’origine des participant·es. L’école d’été propose 3 heures de cours le matin, 3 heures de débats et/ou d’ateliers l’après-midi afin de favoriser l’émergence d’une communauté de savoir critique et de discussion mais aussi l’avancée de travaux de recherche individuels. Les participant·es devront avoir lu avant l’école d’été une série de textes identifiés par les enseignant·es de chaque module (1 lecture obligatoire, 3 optionnelles). Les participant·es devront également exposer leurs projets ou leurs recherches en cours qui seront l’objet d’une discussion collective.
Programme de cours et thèmes des ateliers envisagés
-Histoire sociale des concepts décoloniaux en lien avec les luttes sociales d’Amérique latine et des Caraïbes.
-Sociologie et circulation des idées décoloniales dans l’espace atlantique (Amériques du nord et Caraïbes, Europe et Afrique).
-Les féminismes décoloniaux et le concept de colonialité du genre.
-Débats et différences internes dans les études décoloniales. La question de l’universel et du pluriversel.
-Limites, lacunes et critiques des études décoloniales en Amérique latine et en Europe.
-L’école d’été est ouverte aux doctorant·es et étudiant·es de M2 de toutes disciplines et nationalités qui souhaitent présenter leurs recherches, être discuté·es, écouter et discuter celles d’autres participants·es pendant 5 jours sur le Campus Condorcet du 12 au 16 juin 2022.
Vous pouvez envoyer votre CV et votre projet d’intervention (2 p.) avant le 20 FÉVRIER à : iheal-creda-communication@sorbonne-nouvelle.fr
Dans ces deux pages vous préciserez la ou les disciplines, les méthodes, les théories et les échelles d’analyse que vous mobilisez. Précisez bien le type de données que vous produisez ou analysez (archives, ethnographies, entretiens, biographies, statistiques, oeuvres littéraires ou artistiques, etc.).
Les interventions se feront principalement en français mais il est possible de s’exprimer en anglais et espagnol avec un support visuel (powerpoint ou document word distribué) dans une des autres langues de travail (français, anglais, espagnol). Une connaissance « passive » du français et de l’espagnol est recommandée (être capable de comprendre sans nécessairement savoir parler).
Votre logement sur cinq nuits (du dimanche après-midi au vendredi midi) ainsi que les repas de midi, un dîner et un cocktail, une visite du quartier d’Aubervilliers sont pris en charge par l’école d’été. Les déplacements et autres repas restent à votre charge. Une disponibilité complète sur les 5 jours est indispensable (9h30-17h).
Pour toute demande d’information contactez Capucine Boidin à
capucine.boidin@sorbonne-nouvelle.fr et Magali Bessone à magali.bessone@univ-paris1.fr