La Recherche au CREDA

Décliné autour de trois grands axes structurants, le projet scientifique du CREDA s’inscrit dans le renouveau de l’étude des aires culturelles (area studies ou études aréales) dont témoignent actuellement de nombreux dispositifs de recherche internationaux tels que le German Institute of Global and Area Studies (GIGA) à Hamburg ou l'Institute for the Study of the Americas à London University. Nous le comprenons comme une nécessité issue de ce que certains auteurs désignent comme le « retour de la géographie », autrement dit l’importance de configurations sociales localisées et singulières qui ne peuvent être comprises que dans leur contexte face à la perte de validité des « grands récits ». En même temps, le brouillage des limites, qu’il s’agisse du grand partage Nord/Sud ou des frontières nationales, invite à ne pas naturaliser celles du continent, mais à toujours les transgresser. Dès lors, la comparaison et les approches multisituées deviennent indispensables d'un point de vue méthodologique et doivent être menées systématiquement en partenariat avec des chercheurs internationaux.

Il s’agit aussi, comme nous l’avons pratiqué antérieurement, d’utiliser l’ancrage dans les Amériques pour permettre la pluridisciplinarité dans ses différentes déclinaisons - avec désormais l’enjeu du dialogue avec des disciplines hors des SHS (écologie, SPI, sciences de la terre). Cela impose de viser l’excellence dans les différentes disciplines représentées au sein de l’unité (géographie, histoire, économie, science politique, anthropologie, sociologie) pour mener au mieux ses collaborations et pouvoir en retour faire évoluer les canons disciplinaires. La pluridisciplinarité doit être construite en fonction des thèmes et des problématiques. Enfin, notre unité, bien qu’elle s’inscrive dans les approches internationales, n’a pas de vocation particulière à étudier les relations internationales au sens des rapports entre les Etats ; il s’agit plutôt d’étudier les sociétés américaines de l’intérieur, souvent à partir d’approche microsituée, dans leur épaisseur historique et, bien évidemment, dans leurs dimensions transfrontalières (migrants par exemple). L’expertise sur les Amériques a aussi l’avantage d’offrir aux citoyens comme aux responsables politiques et économiques un lieu de concentration de l’information et de la connaissance.