Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine
Centre de recherche et de documentation sur les Amériques

Amérique latine, le paradis perdu de la gauche française

 

Amérique latine, le paradis perdu de la gauche française

 

Interview d'Olivier Compagnon pour France Culture. Publiée le 9 février 2019 

 

[Extrait]

Le soutien de Jean-Luc Mélenchon au président Vénézuélien Nicolas Maduro rappelle l'importance de l'Amérique latine dans l'imaginaire de la gauche française. Un tropisme latino du camp progressiste de notre pays qui s’est construit du Chili d’Allende au Brésil de Lula. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ?

L’Amérique latine : un continent soumis à un mouvement de balancier politique, qui le fait désormais pencher clairement à droite. L’illustration la plus spectaculaire date d’octobre dernier, avec la nette victoire de Jair Bolsonaro au Brésil. Davantage qu’un tournant, la confirmation d’une tendance.

Comme le notait notre invité Olivier Compagnon dans un article pour Libération, c’est en 2015 que s’opère la bascule, avec l’élection de Mauricio Macri en Argentine. Le Chili, la Colombie, le Paraguay suivront peu après. A quelques exceptions-près (le Mexique d’Obrador, la Bolivie de Morales), l’Amérique latine apparaît bien aujourd’hui comme une terre brûlée pour la gauche continentale. Et par voie de conséquence pour la gauche française, habituée à y puiser, depuis la deuxième moitié du XXe siècle, une partie de son inspiration.

Il faut dire qu’il y a eu de quoi faire. Révolution castriste à Cuba, expérience socialiste au Chili, alter-mondialisme au Brésil, révolution sandiniste au Nicaragua… Et bien sûr, chavisme au Venezuela.

La déception aura été à la hauteur des attentes. Beaucoup de ces expériences ont dérivé vers l’autoritarisme. Et la source latino-américaine, qui alimentait la gauche en innovations politiques, semble s’être tarie.

 

Retrouvez cette interview sur le site internet de France Culture.