Actualités
[APPEL A COMMUNICATIONS] - DOCTORIHEALES 2020
5e édition des DOCTORIHEALES - Session 2020
Journée d'étude des Doctorant.es du CREDA
***
8 et 9 Janvier 2020 – Centre de colloques du Campus Condorcet – Aubervilliers
Les Doctoriheales sont les journées d'étude des doctorants du CREDA (Centre de Recherche et de Documentation sur les Amériques). Établies sur deux jours consécutifs, elles s'inscrivent dans la démarche pluridisciplinaire chère au projet d'enseignement de l'IHEAL et aux trois axes de recherche du CREDA (Action publique / Action collective, Transitions écologiques américaines, Colonialités / Altérités). Créées à l'origine pour permettre aux jeunes doctorant.e.s du laboratoire de présenter leurs travaux et leurs hypothèses dans un cadre bienveillant, elles sont désormais ouvertes aux chercheurs.ses d'autres institutions intéressé.es par les problématiques inhérentes au territoire des Amériques, ainsi qu'aux étudiants en Master 2 recherche et professionnel (quelle que soit l’avancée de votre projet de recherche, vous pourrez soumettre une réflexion méthodologique en lien avec votre terrain d’enquête et/ou proposer une analyse de vos hypothèses et/ou résultats).
Les Doctoriheales se dérouleront autour de différentes tables de discussion, fondées sur les quatre axes thématiques suivants :
1. L'État dans les Amériques : dialectiques culturelles, mouvements sociaux et institutions
Alors que le moment dit « progressiste » semble s'être pour un temps résorbé sur le continent latino-américain, quel bilan tirer des processus d'intégration institutionnelle des mouvements sociaux et des expériences territoriales (« par le bas ») et, inversement, des politiques publiques décidées et implémentées - parfois en conséquence - depuis les institutions représentatives (« par le haut ») ? Quelle dialectique ont entretenu et entretiennent encore aujourd'hui ces deux logiques ? Quelles continuités et transformations connaissent-elles dans le cadre d'une conjoncture à nouveau défavorable aux revendications progressistes ? À l'instar des processus historiques de désindustrialisation, peut-on parler de processus de « désinstitutionnalisation » depuis 2015 ?
Quelle place occupent dans ces processus les questions culturelles – entendues au sens anthropologique ? Par quels procédés des cultures sont-elles ou non rendues commensurables ? Quels nouveaux défis rencontrent-elles en matière d'élaboration statutaire et de réalisation pratique du multiculturalisme ? Quelles convergences et divergences avec les mouvements écologistes et féministes ? Quels nouveaux enjeux pour les Droits humains se posent aux mouvements sociaux comme aux institutions étatiques dans cette nouvelle conjoncture ?
Comment définir dès lors le rôle de l’E_tat, qualifier sa nature et ses fonctions aujourd'hui dans les Amériques ? Quelles expériences sociales en font les populations (à travers l'école, la police, la santé, l'aide sociale, les services publics), et quelle représentations sociales s'en font-elles ?
2. La place de l’Amérique latine dans la sphère internationale
Dans un contexte international en constante transformation, nous voudrions discuter la multiplicité de variables et constantes historiques, économiques, sociales et culturelles qui ont contribué à déterminer dans la sphère internationale la place de chaque pays d’Amérique latine pris séparément, ainsi que celle du continent latino-américain saisi dans son ensemble, mais aussi observer les initiatives et stratégies mises en place par les acteurs latino-américains pour essayer d’influencer sur cette organisation internationale.
À cette dynamique participent une multitude de facteurs, inégalement étudiés (tant du point de vue du contenu des recherches que des perspectives disciplinaires), qui vont de la diplomatie culturelle forgée par les institutions politiques de chaque État-nation aux circulations culturelles et intellectuelles qui peuvent s’instaurer de manière plus ou moins fortuite. Cela signifie aussi réfléchir aux conséquences de ces processus sur les représentations que chaque pays se fait de lui-même et de l’autre, et donc à la centralité de la sphère internationale dans la construction de l’« imaginaire national » et des identités sociales.
Quelle place la sphère internationale, ainsi que son organisation, occupent-ils à différents moments historiques dans la construction des identités/altérités des sociétés latino-américaines ? Quelle diffusion/circulation la pensée produite par les auteurs/chercheurs latino-américains a connu et connaît-elle aujourd’hui dans la sphère internationale ? Quelles sont les conséquences de ces phénomènes sur la place occupée par le continent latino-américain au sein de la communauté internationale ?
3. La prise de conscience écologique globale à l’épreuve des défis latino- américains
Alors que la surconsommation globale est toujours aussi forte et que les mobilisations sociales défendant l'urgence des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique ont été de plus en plus massives durant l'année 2019, quelques grandes puissances mondiales menacent de sortir de l’accord de Paris tandis que les traités internationaux de libre-échange se multiplient. À l’heure où les recherches scientifiques se montrent de plus en plus alarmistes sur la nécessité de ralentir les émissions de gaz toxiques et de réduire la consommation de déchets, quels sont les défis latino-américains pour s’adapter à l’ère de la transition écologique ? Quelle place peuvent y occuper les mouvements interventionnistes et les diverses formes d'éducation populaire dans l'objectif d'une prise de conscience individuelle et collective ? À quels déterminismes et réalités sociales sont-ils susceptibles de se heurter ? Quelles échelles d’intervention sont adaptées pour concevoir les nouvelles politiques environnementales et repenser les modèles de production et de distribution des richesses ? Existe-t-il des défis propres aux Amériques pour répondre aux défis de la transition écologique ? Comment repenser la dichotomie entre nature et société, tout en analysant les débats sur les « communs » ?
Cette table-ronde ne cherchera pas à discuter seulement des solutions techniques ou politiques de répondre à l’urgence climatique mais sera également un moment privilégié pour repenser l’orientation des modèles de développement dans les Amériques. La pluridisciplinarité de cet axe est requise dans la mesure où les chercheurs.ses en sciences sociales de toutes les disciplines sont plus que jamais concerné.e.s par les transformations structurelles que cette urgence environnementale exige.
4. L'Université de demain et la place du chercheur en sciences sociales : quels enjeux ?
Au vu de l'inexorable avancée des réformes néolibérales dans l'enseignement supérieur et la recherche, à quoi ressemblera demain l'institution universitaire et la place qu'occupent dans la société les enseignant-chercheurs, notamment en sciences sociales ? Quelle marge de manœuvre - et pour quelles conditions de travail - aurons-nous encore en matière de production, de recueil et de partage des savoirs ?
En quoi les universités du continent américain constituent-elles un miroir éclairant sur notre devenir et peuvent nous aider à repenser nos pratiques ?
Comment repenser le rôle des sciences sociales en France à l'aune des expériences « d'extension universitaire » de certaines universités latino-américaines intégrées à leurs territoires, notamment suite à l'implantation du nouveau Campus Condorcet en Seine-Saint- Denis ?
Comment, par ailleurs, questionner et développer l'univers de la « recherche-action » et de ses différentes pratiques, particulièrement déployée dans les Amériques et inscrite dans un programme scientifique de la MSH Paris Nord depuis 2015, afin de reposer la question de la relation entre le chercheur et son objet et d'ouvrir de nouvelles perspectives en matière d'engagement politique de la recherche ?
À ce titre, comment imaginer sous de nouveaux angles la constitution de groupes de recherche et la tenue d'événements scientifiques, dans une approche interactionniste, en redistribuant la place du corps et de la parole dans les espaces et les temps où ils s'inscrivent ?
Calendrier
- Les propositions de communication devront nous parvenir avant le 21 octobre 2019.
- Les notifications d’acceptation et la présentation des thématiques des tables de discussion seront adressées aux intervenants.es au plus tard le 8 novembre 2019.
- Les éléments des communications finales seront attendus pour le 6 décembre 2019.
Modalités de proposition : la proposition de communication comportera deux parties.
- La première consistera en une brève présentation de la recherche en cours (titre, sujet, problématique et éventuelles hypothèses, terrain(s) et/ou corpus, méthode d’enquête et, si possible, avancement de la recherche : 400 mots maximum).
- La seconde partie constituera véritablement la proposition de communication (maximum 200 mots), qui indiquera le titre, l’axe thématique choisi, et trois mots clés.
- La durée de l’intervention envisagée est de 15 minutes, afin de donner plus de temps à la discussion.
- Les langues acceptées sont le français, l'espagnol, le portugais et l'anglais.
- Les communications sont à envoyer au format .pdf à l’adresse suivante : doctoriheales2020@gmail.com
Comité d’organisation
Flores Giorgini, Léa Lebeaupin, Baptiste Mongis.
© IHEAL-CREDA 2019 - Publié le 27 septembre 2019 - La Lettre de l'IHEAL-CREDA n° 34, octobre 2019.