Stupéfaction et incrédulité, suivies d’une infinie tristesse. C’est ce que nous avons toutes et
tous ressenti à l’annonce du décès soudain de Stéphane Witkowski, le 31 juillet, à Paladru,
dans la maison de son enfance. Président du Conseil de gestion de l’IHEAL durant 20 ans et
Président du Conseil d’orientation stratégique, sa silhouette comme sa présence nous
étaient familières et son engagement était sans faille. Accompagnant les évolutions de
l’Institut, il fut toujours à l’écoute des équipes de direction successives, et toujours soucieux
de le faire rayonner, avec exigence et enthousiasme.
C’est ainsi qu’il agit toujours au service d’une vision ouverte et ambitieuse de l’Amérique
latine et d’une meilleure prise en considération de celle-ci dans notre pays, notamment par
nos institutions et par nos entreprises. Il avait en effet consacré la majeure partie de sa
carrière professionnelle aux relations entre l’Europe et l’Amérique latine, et notamment avec
le Brésil où il avait vécu 5 ans. Chef du Service Amériques du MEDEF International pendant
10 ans, directeur des relations institutionnelles du groupe ALTADIS, Directeur des Relations
internationales de l’Assemblée des Chambres de Commerce et d’Industrie (ACFCI puis CCI
France), il avait créé un Cabinet spécialisé de conseil auprès des entreprises (BALE
Conseil). Il fut Vice-Président de la Commission « Amérique latine et Caraïbes » des
Conseillers du Commerce extérieur. Il avait des liens forts avec Cuba, pays pour lequel il
avait un particulier attachement.
Enseignant, conférencier, membre du divers Conseils d’orientation universitaire (délégué
« Partenariats » de L’Institut des Amériques, CERALE/ESCP…), rien de ce qui touchait à
l’Amérique latine ne lui était indifférent, avec une vision ample des problématiques et,
toujours, le souci de croiser la recherche et l’action, la culture et le développement, la
connaissance du passé et l’actualité.
Les réactions qui ont suivi son décès relèvent les grandes qualités de l’analyste, de
l’observateur averti, dont le regard était toujours d’une grande honnêteté intellectuelle, et
d’une grande rigueur. Mais elles disent toutes aussi les immenses qualités d’une
personnalité cordiale, dont le respect des interlocuteurs, la gentillesse, l’écoute, la discrétion,
la délicatesse étaient remarquables.
Il a ainsi au meilleur sens du mot servi l’IHEAL et la cause de l’américanisme en France.
Sachons rester fidèles à son héritage moral et intellectuel.

Yves Saint-Geours
Président du Conseil de gestion de l'IHEAL