Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine
Centre de recherche et de documentation sur les Amériques

Séminaire Transatlantic Cultures (Séance 5)

12 avril 2019, 16h00-19h00

 

Calabar Carnival: A Trans-Atlantic Ticket

Amanda Carlson (University of Hartford)

 

Calabar Carnival: A Trans-Atlantic Ticket considers how the importation of Trinidadian Carnival into southeastern Nigeria builds upon a complex network of trans-Atlantic exchanges flavored by the ways in which history dances across water. Amanda Carlson, an enthusiastic Carnival reveler and art historian, will discuss this annual event—which began in 2004 and is billed as “the biggest street party in Africa”—in terms of Calabar’s past and present relationship with the Caribbean.  This presentation addresses how themes related to tradition, modernity, diaspora, and African-ness are performed via the expanded landscape of pageantry and masquerade and how meaning associated with the female body is interpreted through local and global frameworks. Based upon interviews with designers, organizers, and participants; this research explores the structure and organization of a massive festival while also reflecting upon how meaning is carried upon the dancer’s body.

Amanda Carlson is Associate Professor in the Art History Department at the Hartford Art School (University of Hartford). She is a specialist in the arts of Africa and has conducted extensive research over the span of 25 years in southeastern Nigeria focusing on an indigenous African graphic writing system and its relationship to performance and gender. She has recently added to her long list of publications a book chapter entitled “Conversation and Illustration with Victor Ekpuk: Guided by Nsibidi,” in a 2018 monograph dedicated to that artist and an article entitled “In the Spirit and in the Flesh: Women, Masquerades, and the Cross River,” which is in the most recent issue of the journal African Arts. Amanda is a major contributing author and co-editor of the book Africa in Florida: Five Years of African Presence in the Sunshine State (University Press of Florida, 2014). She also publishes on the work of contemporary artists from Africa and the diaspora.

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Vers l’Atlantique créole ? Du quadrille créole au bollo des Kroumen :

Genèse transatlantique d’une danse « traditionnelle » en Côte d’Ivoire

Elina Djebbari (Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, IHEAL-CREDA)

 

Dans la région de San Pedro en Côte d’Ivoire, près de la frontière avec le Libéria, la danse bollo est revendiquée par la population Kroumen comme représentative de leur identité culturelle. Elle est ainsi envisagée comme une forme de danse traditionnelle actuellement engagée dans des processus de revitalisation, notamment dans le cadre du Bollo Carnaval initié depuis 2015. Les discours locaux rattachent l’histoire de cette danse particulière à la création du Libéria au début du 19ème siècle, quand les esclaves libérés des plantations d’Amérique du Nord y furent rapatriés, ramenant avec eux des formes de quadrille créolisées qui se sont ensuite diffusées le long des côtes du golfe de Guinée. Liées à cette histoire singulière, les particularités musicales et chorégraphiques du bollo actuellement pratiqué à San Pedro ont cependant été réindigénisées localement, à la fois dans les discours et les pratiques. Cette communication présentera la genèse transatlantique de cette forme de quadrille tout en interrogeant la notion de créolisation à l’endroit de cette pratique développée le long du littoral atlantique africain. Ce faisant, les perspectives existantes sur l’Atlantique noir (Gilroy 1993) seront réinterrogées à l’aune de l’entremêlement des processus particuliers de double créolisation/indigénisation qui se produisent en Afrique. Il sera alors proposé de réfléchir au potentiel heuristique de penser en termes d’Atlantique créole pour élargir davantage encore les modèles théoriques des circulations transatlantiques.

Elina Djebbari est chercheuse postdoctorante au sein du programme de recherches ANR/FAPESP Transatlantic Cultures. Elle travaille actuellement sur les circulations transatlantiques de pratiques musicales et dansées entre les Caraïbes et l’Afrique de l’Ouest à l’ère postcoloniale.