ANNUAIRE
TOULHOAT Mélanie
Mots clefs:
Brésil, Argentine, Cône Sud, Afrique lusophone
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Docteure en Histoire de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 (Institut des Hautes Etudes de l’Amérique latine IHEAL-CREDA) et de l’Université de São Paulo, Mélanie Toulhoat a soutenu le 20 septembre 2019 sa thèse intitulée « Rire de la dictature, rire sous la dictature. L’humour graphique dans la presse indépendante : une arme de résistance sous le régime militaire brésilien (1964-1982) ». Ce travail réalisé sous la direction conjointe des historiens Olivier Compagnon (Paris 3) et Marcos Napolitano (USP) a remporté le prix de thèse 2020 des Presses Sorbonne Nouvelle et sera à ce titre publié en 2021.
Elle est l’une des cinq lauréat·es sélectionné·es pour un contrat post-doctoral au sein du LabEx HASTEC (École Pratique des Hautes Études) au cours de l’année 2020-2021. Elle sera accueillie à partir du 1er octobre 2020 par l’Institut des Mondes Africains (Campus Condorcet) pour mener à bien son nouveau projet : « Paulo Freire et l’Institut d’action culturelle (IDAC) : circulations transnationales d’une ‘leçon de liberté’ et expériences d’alphabétisation pour adultes en Guinée-Bissau nouvellement indépendante ».
Après avoir dispensé le TD « Histoire du Brésil » à l’Université Paris Sorbonne en 2018, après avoir été ATER en Histoire à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) au cours de l’année 2016-2017 et enseignante vacataire à Sciences-Po (Campus euro-latino-américain de Poitiers) en 2015, Mélanie Toulhoat dispensera le cours magistral « L’Amérique latine moderne et contemporaine » à l’IHEAL durant le premier semestre 2020-2021.
Vice-présidente de l’Association pour la Recherche sur le Brésil en Europe (ARBRE), elle est co-éditrice du site d’histoire publique brésilien et fut l’une des créatrices et coordinatrices du projet « História em Quarentena » (https://www.historiaemquarentena.com/
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Projet post-doctoral :
Ce projet propose d’analyser les circulations internationales de l’œuvre du pédagogue Paulo Freire dans le contexte de la Guinée Bissau nouvellement indépendante. Au cours de son exil à Genève et suite à l’arrêt par le régime militaire brésilien de ses expériences d’alphabétisation pour adultes menées dans l’État de Rio Grande do Norte, Freire fonda en 1971 l’Institut d’action culturelle (IDAC) avec d’autres intellectuel·les brésilien·nes. Le groupe travailla conjointement avec l’équipe du nouveau Ministre de l’éducation bissau-guinéen Mário Cabral, à la reconstruction d’un système éducatif indépendant et libéré de l’héritage colonial dans le cadre de la Campagne nationale d’alphabétisation menée à partir de 1975. Ce projet post-doctoral, qui propose d’analyser les reconfigurations de savoirs amorcées par le groupe de l’IDAC et leur réception chez les apprenants, s’inscrit dans le champ des échanges de pratiques pédagogiques entre le Brésil et les pays d’Afrique lusophone nouvellement indépendants.
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Thèse doctorale :
Sa thèse de doctorat porte sur le rôle politique de diverses formes d’humour graphique – la charge, la caricature, la bande dessinée, la gravure et le détournement d’images photographiques – publiées dans la presse indépendante, sous le régime militaire brésilien instauré à la suite du coup d’État du 31 mars 1964. Elle propose une vaste et originale analyse des styles, des mécanismes et des pratiques contestataires spécifiques au dessin d’humour et à l’image satirique, à partir de l’institutionnalisation du pouvoir militaire et jusqu’à la réinvention des moyens d’expression indépendants au début des années 1980. Afin de démontrer que l’humour graphique publié fut l’une des principales pratiques démocratiques et contestataires à profiter de la marge de manœuvre créée par les brèches du système autoritaire brésilien, la thèse balise le périmètre des critiques formulées par les publications indépendantes au sein d’une zone grise de la contestation légale, menacée par la censure et les pressions diverses, mais foyer d’un réel pouvoir d’action.
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