Patrimoine et action publique au centre des villes mexicaines
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Les villes de la colonisation espagnole représentent la réalisation d'un projet d'ordre urbain et de prise de contr ôle de l'espace et des hommes. Cette histoire commune marque encore fortement les tissus urbains : une grande partie des villes ont été tracées selon un plan en damier régulier autour d'une place centrale et la répartition des fonctions traditionnelles a suivi un même modèle de structuration de l'espace intra-urbain.
Le modèle de centralité et le tracé colonial, qui donnaient une certaine homogénéité au fonctionnement des villes mexicaines, sont, depuis plusieurs décennies déjà , remis en cause par la pression de la croissance urbaine, la dynamique des marchés du logement et l'éclatement des fonctions centrales. Dans la ville contemporaine, la politique du patrimoine a permis l'individualisation d'un sous-espace urbain central, qualifié de « centre historique ».
La pratique mexicaine de protection du patrimoine apparaît comme une des rares tentatives systématiques de protection de l'intégralité des espaces urbains de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle. L'intégration des quartiers populaires centraux au sein de zones de protection a sanctionné la fin des grands programmes de rénovation sans toutefois permettre la mise en place de politiques de réhabilitation. Alors que les villes latino-américaines sont souvent caractérisées par la déficience des politiques publiques, par des dynamiques issues du libre jeu d'acteurs individuels dans le cadre de stratégies d'investissement, de spéculation ou de survie, ce travail prend comme objet le rôle des politiques d'aménagement urbain. Les actions des pouvoirs publics et les relations des acteurs privés aux normes et réglementations conditionnent, autant que les héritages historiques et les dynamiques économiques, les évolutions des espaces centraux.
L'étude de la spécificité des espaces centraux des villes mexicaines et l'analyse des dynamiques à l'œuvre dans les quatre principales métropoles (Mexico, Monterrey, Guadalajara et Puebla) permet de rendre compte d'une forme particulière du rapport de la société mexicaine à son historicité et à son devenir.
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Première partie. Genèse et spécifités des espaces centraux
Introduction à la première partie
De la ville coloniale au centre historique
Un mode d’habitat symbole des centres anciens : la vecindad
Éclatement des centres, action publique et pratiques de la ville
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Deuxième partie. La construction juridique des centres historiques
Introduction à la deuxième partie
Une intervention publique spécifique aux centres historiques
Tensions fédération/États dans la gestion du patrimoine
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Troisième partie. Mexico, gestion sociale et urbaine des espaces centraux
Introduction à la troisième partie
Le temps des grands travaux
Stratégie d’image et ingénierie institutionnelle
Logements locatifs anciens : gestion et amélioration
Reconstruction des quartiers anciens « racines de notre ville »
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Quatrième partie. Guadalajara et Monterrey : (re)construire un espace de centralité monumentale
Introduction à la quatrième partie
Guadalajara : nouvelles places et embellissement du centre-ville
Monterrey : construire un centre pour la métropole moderne
Ouverture de nouvelles places : images, pratiques et acteurs
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Cinquième partie. Puebla, dynamiques des espaces centraux et action publique
Introduction à la cinquième partie
Puebla, paradigme de l’urbanisation coloniale
Organisation interne de l’espace central
Requalification du centre-ville
Expulsion des fonctions centrales traditionnelles
Paseo de San Francisco : tentative de rénovation des quartiers populaires
Acteurs locaux et reconquête des espaces centraux
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Conclusion. Production des centres et formes de l’action publique
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Bibliographie
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Table des cartes et graphiques