Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine
Centre de recherche et de documentation sur les Amériques

Zoom

Un regard ethnographique et collaboratif sur la COP 21
Zoom sur le projet d'ethnographie collaborative CLIMACOP

Quel est le fonctionnement de la gouvernance internationale ? Quels acteurs interviennent dans la prise de décisions à l’échelle globale ? Quels enjeux permettent à certaines conceptions de s’imposer dans l’agenda international ?

Très souvent analysés à travers leurs résultats ou leur proéminence dans la géopolitique globale, les méga-événements internationaux tels que les conférences sur le climat, les sommets et les forums mondiaux sont rarement regardés à partir de leur fonctionnement ou des leurs dynamiques de pouvoir interne. Pourtant, c’est justement lors du déroulement de ces rassemblements périodiques de leaders politiques, organismes multilatéraux et représentants des différentes factions de la société civile, que les grands sujets définissant les politiques internationales sont mis en avant, discutés et négociés.

Ayant eu une première expérience d’analyse des méga-événements internationaux lors du sommet de la Terre Rio+20, le projet CLIMACOP met en place, entre 2014 et 2016, une initiative de recherche collaborative pour prendre la COP21 en tant qu’objet d’étude sous une optique ethnographique. Avec pour but d’appréhender différemment cet espace de négociation qui est à la fois arène de la gouvernance globale, l’équipe multidisciplinaire a voulu dégager les modes de fonctionnement du pouvoir au niveau international.

Proposant une cartographie des différents espaces sociaux de la COP (les négociations internationales, les entreprises, la société civile, les médias), avec leurs acteurs propres et les principaux discours en tension, CLIMACOP explore la « mondialisation du climat » : l’idée selon laquelle la thématique climatique présente un certain pouvoir agrégatif pour toute une série de thématiques connexes. Depuis ce point de vue, la COP21 s’impose comme un point de passage obligé pour toute une série d’acteurs aux agendas très divers qui seront amenés à « climatiser » leurs discours et les enjeux qu’ils veulent porter, que ce soit sur l’agriculture, le commerce, la biodiversité et bien d’autres domaines. L’étude ethnographique de ces espaces sociaux permet également d’observer la façon dont les mécanismes par lesquels nous voyons le monde – et notamment notre vision de l’environnement, du développement, du global et du futur – influence mais aussi reconfigure la question climatique.

Ce sont ces différents modes de globalisation du climat et de climatisation du monde et les tensions générées par ces dynamiques, que ce projet met en évidence.

Soutenu par l’Institut Francilien Recherche Innovation Société (IFRIS), le GIS Climat et l’ISCC, le projet CLIMACOP a récemment abouti avec la publication de l’ouvrage collectif chez Routledge (2017) Globalising the Climate :  COP21 and the climatisation of global debates (dirigé par S. Aykut, J. Foyer et E. Morena) ; le grand colloque final « Ou en est la climatisation du monde ? » (9-10 juin 2016) a permis également de faire un retour distancié sur cet événement et d’échanger, au-delà de ses résultats, les observations et expériences obtenues à partir de la recherche collaborative.

Pour en savoir plus du projet CLIMACOP, découvrez les articles, billets et publications des membres de l’équipe analysant différents aspects de la COP21 et du travail ethnographique. Faites un retour au Bourget avec le webdoc interactif Génération climat  et regardez l’entretien avec David Dumoulin Kervan (IHEAL-CREDA) sur la place des acteurs autochtones dans l’arène climatique.

Suivez le lien pour aller au site du projet

 


©  IHEAL-CREDA 2017 - Publié le 30 mai  2017 - La Lettre de l'IHEAL-CREDA, n° 6, juin 2017.