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La photographie comme outil d’analyse ethnographique
Zoom sur l’article de Carine Chavarochette* « La Pratique photographique au cœur de la réflexivité. La restitution des données d’enquêtes par l’image », publié dans la revue Visual Ethnography (Vol. 6, n° 1, 2017).

L’utilisation de la photographie est très répandue dans les sciences sociales pour l’exploration des phénomènes sociaux et des pratiques culturelles, dans la mesure où elle ne permet pas uniquement de collecter des données et de consigner l’observation, mais aussi d’ouvrir de nouvelles voies d’interaction avec les personnes étudiées. La photographie constitue également un moyen pour restituer les données de la recherche en utilisant un langage accessible qui permet d’établir sans mots des contextes souvent impossibles à décrire.

L’article de Carine Chavarochette « La Pratique photographique au cœur de la réflexivité. La restitution des données d’enquêtes par l’image » explore l’usage de la photographie dans l’étude des problèmes et des conflits sociaux en rapport avec la pollution de l’eau. A partir d’une enquête réalisée dans la zone frontalière entre le Mexique et le Guatemala, l’auteure mène une réflexion sur le rôle de la photographie comme moyen de restitution et comme outil pour construire la connaissance. Sa méthode de recherche ethnographique utilise alors la photographie non comme unique matériel d’appui, mais aussi comme un élément essentiel pour entrer en contact avec la population, pour « retranscrire en images » leur rapport singulier à l’eau et pour « exprimer leurs difficultés ».

Grâce à des séries de clichés présentant différents aspects de la vie quotidienne des populations indigènes et métisses des villages de Tziscao et de El Quetzal (respectivement au Mexique et au Guatemala), l’anthropologue réfléchit sur la manière dont l’approche visuelle de cette enquête influe sa propre façon d’observer et d’appréhender la réalité. Les prises de vue lui permettant de faire attention aux détails, qui à première vue pourraient lui échapper, ouvrent une toute nouvelle dimension en soulevant des moments réflexifs tant de la part de l’observatrice que des personnes observées, notamment au moment de la mise-en-scène des photos. Une fois tirés, les clichés fonctionnent également comme support pour revenir sur certains sujets non traités lors des conversations, en s’avérant utiles pour approfondir l’enquête.

La restitution étant l’une de ses principales préoccupations, l’auteure opte pour le diaporama sonore comme forme de diffusion de ses résultats parmi des publics plus larges, y compris ses pairs et les acteurs du terrain. Utilisant un langage audiovisuel expressif pour la transmission du savoir acquis, cette création combine photos, texte et son, pour communiquer plus facilement ses informations.

Regardez le diaporama sonore sur Vimeo (mot de passe : Chavarochette)

*Carine Chavarochette est anthropologue et historienne, chercheur associée au CREDA UMR 7227. Elle est aussi enseignante à l'IHEAL-Paris 3

 

Chavarochette Carine, « La Pratique photographique au cœur de la réflexivité. La restitution des données d’enquêtes par l’image », Visual Ethnography (Vol. 6, n° 1, 2017).

 

 

 

 

©  IHEAL-CREDA 2018 - Publié le 2 mars 2018 - La Lettre de l'IHEAL-CREDA, n° 15, mars 2018.