Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine
Centre de recherche et de documentation sur les Amériques

Le cinéma latino-américain à l'honneur à Paris

Le cinéma latino-américain à l’honneur à Paris
Par Clara de la Fuente

La capitale française a accueilli en son sein, au cours de ce mois dernier, de nombreux réalisateurs d’outre-Atlantique, venus nous faire découvrir les singularités de l’Amérique latine, et plus particulièrement du Brésil et du Pérou. Avec une certaine touche de poésie et de philosophie, les réalisateurs ont su communiquer avec délicatesse des thèmes parfois crus et réalistes, brassant les questions de société qui nous touchent tous.  

C’est donc par le biais du 7eme art, que les cultures péruviennes et brésiliennes ont été mises sur le devant de la scène, avec dans un premier temps le festival du cinéma brésilien qui s’est tenu du 3 au 10 avril, tandis que le festival du cinéma péruvien s’est tenu quasiment simultanément du 9 au 15 avril.

Festival du cinéma brésilien

L’idée de partager la culture brésilienne à travers les écrans n’est pas une idée toute neuve puisque cela fait maintenant 20 ans que le festival du cinéma brésilien de Paris offre au public le meilleur de ses projections. 

26 films ont été sélectionnés pour représenter la diversité et la richesse du cinéma brésilien, tous sont des films datant de ces 20 dernières années, dont certains sont même très récents et n’avaient pas encore été diffusés en France.

Loin du schéma du cinéma classique, ce festival favorise les rencontres, les échanges et les débats notamment en invitant certaines personnalités à partager leur point de vue avec le public. Ces moments de convivialité ont été de pair avec les concerts organisés et les caipirinhas distribuées.

La modernité de ce festival réside dans le fait qu’il a été possible jusqu’au 2 mai de visualiser certains longs-métrages sans bouger de chez soi, car 11 films étaient disponibles sur la plateforme Festivalscope.

Festival du cinéma péruvien

Les cinéastes péruviens se sont aussi rendus à Paris pour montrer l’effervescence de leur art, qui commence à émerger au Pérou et ailleurs.

Le festival du cinéma péruvien en est à sa 10e édition, et commence à entrer dans la tradition grâce à notamment des films qui lui ont valu son succès. C’est le cas de Fausta, La Teta asustada de la réalisatrice Claudia Llosa, qui a remporté l’Ours d’or du meilleur film à Berlin en 2009 ; et du film Octubre de Daniel et Diego Vega qui a reçu le prix du jury au festival de Cannes en 2010 dans la catégorie « Un Certain Regard ».

Cet événement culturel représente une réelle opportunité pour les réalisateurs péruviens qui ont pu atteindre un public nouveau et surtout réaliser des rencontres fructueuses tant avec des producteurs qu’avec d’autres réalisateurs. Le festival a pu bénéficier du soutien inconditionnel de certains artistes tels que les réalisateurs Jan Kounen, Manuel Poirier, Jéromine Pasteur et Jean-Pierre Mocky ; et les comédiens Pierre Richard, Fanny Bastien, Firmine Richard, Alexandra Stewart et Maria de Medeiros.

Néanmoins Paris est loin d’être le monopole de la diffusion du 7eme art latino-américain, puisque les villes de Biarritz, Bordeaux, Toulouse, Lyon et bien d’autres encore ont aussi leur lot de tradition en termes de cinéma latino-américain. Tous ont la volonté de promouvoir le cinéma indépendant et de diffuser la culture de la région à travers les écrans, et cette promotion cinématographique donne lieu à un espace très convivial en l’espace de quelques jours : concerts, expositions, animations, participation du public à des tables rondes, des débats, interventions… Autant d’activités qui permettent aux curieux de découvrir l’Amérique latine d’une nouvelle façon.

 


©  IHEAL-CREDA 2018 - Publié le 4 mai 2018 - La Lettre de l'IHEAL-CREDA n° 17, mai 2018.