Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine
Centre de recherche et de documentation sur les Amériques

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Smart city: « fiction » et innovation stratégique
Zoom sur le dernier numéro de la revue « Quaderni », coordonné par Cynthia Ghorra-Gobin,directrice de recherche émérite associée au CREDA

La « smart city » relève-t-elle d’une « fiction » au service d’une innovation technique limitée à l’optimisation de services urbains grâce aux capteurs, aux objets connectés et à Internet et proposée par des entreprises privées ou faut-il plutôt l’interpréter comme une innovation majeure autorisant une gestion stratégique de la ville en cours de recomposition spatiale, sociale et économique sous l’effet de la mondialisation et de la révolution numérique ?

C’est la question que cherche à répondre ce numéro de « Quaderni », coordonné par Cynthia Ghorra-Gobin, croisant différentes approches de sciences humaines et sociales sur la ville intelligente. Le dossier questionne le slogan smart city utilisé non seulement par des ingénieurs des techniques numériques mais par des responsables politiques, des professionnels de l’aménagement urbain et des chercheurs.

L’avant-propos et les cinq articles évoquent quelques noms de villes (notamment en Asie) – faisant l’expérience de la révolution numérique- mais ils s’attachent surtout à  prendre distance avec le point de vue de ceux qui pensent que la smart city pourrait ré-enchanter la démocratie parce qu’elle suggère la collaboration des usagers.  L’interview du maire Grenoble, par exemple, autorise à penser que la gestion d’une ville consiste à combiner l’expertise numérique avec ce qui relève de la low tech,  en raison des risques liés au changement climatique.  Faut-il alors envisager le principe de la ville intelligente ‘résiliente’?

L’entretien auprès d’ingénieurs de la Silicon Valley confirmerait l’émergence d’une science du ‘service urbain’ susceptible de réconcilier le principe de l’optimisation de l’offre de services urbains avec une prise en compte explicite des usages urbains.  Ce qui suppose une étroite collaboration entre l’univers des entreprises GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) et celui des élus politiques.

La dimension esthétique de la ville intelligente n’a pas été occultée : elle donnerait une visibilité aux métabolismes urbains à l’instar des pylônes du Pont Chaban sur la Garonne (Bordeaux).  Ces derniers indiquent par leurs superbes lumières nocturnes quand la marée monte (bleu) et quand elle descend (vert).   

 

Quaderni n°96, printemps 2018
Smart city, « Fiction » et innovation stratégique
Cynthia Ghorra-Gobin (coord.)

 

 

 

 

 


©  IHEAL-CREDA 2018 - Publié le 20 juillet 2018 - La Lettre de l'IHEAL-CREDA n° 20/21, août-septembre 2018.