Langues amérindiennes
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L'INALCO et l’IHEAL ont signé une convention qui permet aux étudiants des deux institutions de choisir gratuitement un cours par semestre dans l’autre institution. À ce titre, vous pouvez choisir un cours de langues amérindiennes dans le cadre de votre master. Les étudiants qui souhaiteraient obtenir le diplôme de quechua ou de maya sont invités à s’inscrire à l’INALCO.
Attention les cours à l’INALCO ont généralement lieu le soir, du lundi au vendredi entre 17h et 21h au Pôle des langues & civilisations, 65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris.
Pour connaître les horaires des cours merci de consulter les brochures dédiées à chaque langue.
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Pour contacter le secrétariat des Amériques à l'INALCO, vous pouvez écrire à Madame Elise Lemée : elise.lemee@inalco.fr
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La famille linguistique tupi-guarani est très étendue et rassemble environ sept millions de locuteurs, du sud de la Guyane française jusqu’au nord de l’Argentine en passant par le Brésil, le sud de la Bolivie et tout le Paraguay. Mais dans ces États-nations, le statut juridique et symbolique des langues relevant de cette même famille linguistique est très varié : minoritaire, régional ou national. Au Brésil, les langues dites « tupi » ont un statut minoritaire et ethnique alors même que dans l’imaginaire national le « tupi » a un rôle fondateur important. En Bolivie, le guarani parlé dans le Chaco est minoritaire par rapport à l’aymara ou au quechua mais il commence à être peu à peu revalorisé. En Argentine, dans la province de Corrientes, le guarani est désormais une langue officielle régionale. Au Paraguay, le guarani est officiel au même titre que l’espagnol. Il est parlé par 87% de la population paraguayenne et reconnu comme le symbole même de la nation, alors même que seuls 2% de la population se reconnaît comme indienne. Les relations entretenues par la population paraguayenne envers le guarani sont complexes : il est un objet de fierté nationale mais aussi synonyme de faible statut socio-économique. La vigueur de l’attachement contradictoire de la population envers le guarani, la vitalité de ses manifestations culturelles et la forte reconnaissance politique dont il bénéficie au Paraguay rendent son étude particulièrement intéressante.
Les Mayas vivent actuellement au sud du Mexique, au Guatemala − où ils forment la majorité de la population − ainsi qu’au Belize. Sociétés vivantes, diverses et mobiles, à la fois enracinées dans la tradition et exposées à la mondialisation, chargées d'un passé d'interculturation aussi bien avec les conquérants espagnols qu'avec les sociétés voisines mayas et non mayas méso-américaines, les communautés mayas s'ancrent dans des milieux écologiques différents, à partir d'histoires contrastées et avec des relations diverses aux cultures mayas précolombiennes et à la modernité.Â
De plus d’une trentaine de langues mayas connues pour l’époque de la conquête, vingt-neuf sont encore parlées par près de 6 millions de locuteurs, dont une partie est monolingue. La vitalité de ces langues est fort contrastée: alors que près de 800 000 personnes s’expriment quotidiennement en maya yucatèque et près de 400 000 en maya tseltal, les langues enseignées à l’Inalco, d’autres langues telles que l’itza’ et le tz‘utujil sont dans des situations d’extrême fragilité. Les situations intermédiaires sont multiples.
Le nahuatl est une langue du Mexique qui appartient à la famille linguistique uto-aztec (qui comprend aussi les langues pima-tarahumar et cora-huichol parlées au Mexique, et plusieurs langues d’Amérique du Nord comme le comanche, le hopi et le papago). Le nahuatl fut la langue des Aztèques, entre 1350 et la Conquête espagnole (1519-1521) et fut la langue amérindienne qui comptait le plus de locuteurs dans la Mésoamérique ancienne. Les Aztèques connaissaient également un système graphique de mise en signes, une forme d’écriture en pictographies qui fut utilisée entre les XIVe et XVIIIe siècles.
Le nahuatl moderne, sous diverses formes dialectales, est aujourd’hui parlé par environ 1,5 millions de locuteurs de plus de cinq ans. On peut dire qu’il représente la deuxième langue du Mexique. Un grand nombre de noms de lieu jusqu’au Guatemala sont en nahuatl, de nombreux mots en nahuatl ont été assimilés par l’espagnol parlé au Mexique, et par-delà par nos propres langues (citons par exemple les mots tomate, cacao, avocat, coyote, ocelot, etc. qui proviennent tous du nahuatl).
Le quechua compte actuellement environ huit millions de locuteurs répartis dans cinq pays d’Amérique du Sud : Colombie, Équateur, Pérou, Bolivie et Argentine. Plus de la moitié d’entre eux vivent au Pérou où existe également la plus grande diversité dialectale. Ce que l’on appelle communément « le quechua » correspond en effet à un ensemble de dialectes assez diversifié, voire à une famille de langues. Les hypothèses formulées par la linguistique historique font remonter la première expansion de la langue à la seconde moitié du 1er millénaire AP. J.-C. à partir d’un foyer situé dans le centre du Pérou.
On distingue deux grands ensembles dialectaux, habituellement appelés « quechua I » et « quechua II ». Le premier réunit les dialectes parlés dans le centre et le centre-nord du Pérou, tandis que le second englobe les dialectes quechuas de l’Équateur et de la Colombie, au nord, et ceux du sud du Pérou, de la Bolivie et de l’Argentine, au sud. La variété enseignée à l’Inalco est celle du sud du Pérou (dialectes de Cuzco et d’Ayacucho), qui est très proche du quechua bolivien.