Depuis 2005, le prix François Bourricaud de recherche en Sciences Humaines et Sociales est attribué chaque année à un jeune chercheur péruvien. Ce prix est délivré par l’Assemblée nationale des Recteurs (ANR), le Conseil National de la Science, Technologie et Innovation Technologique du Pérou (CONCYTEC) et l’Ambassade de France au Pérou.

 

L’IHEAL, en collaboration avec l’IFEA et l’IRD, assure la coordination académique du travail de terrain et accueille chaque année pendant un mois le lauréat de ce prix.

C’est Diego Alonso Palacios Llaque qui remportait le prix en 2015. Retour sur son parcours et son sujet de mémoire de fin de Licence qui le mena à la victoire.

Licencié en anthropologie à la Faculté de Sciences Sociales de l’Université Catholique Pontificale du Pérou, Diego a mené un mémoire sur la pêche artisanale. Pourquoi avoir choisi cette thématique ? « La pêche artisanale est une des activités principales de production qui concerne des milliers d’habitants de la côte péruvienne, mais malgré cela, elle n’a pas vraiment été étudiée par les sciences sociales au Pérou. J’ai donc voulu  à travers ce mémoire apporter une meilleure connaissance et une réflexion autour de ce thème en ayant une démarche anthropologique ».

C’est ainsi que Diego mène à bien sa recherche en analysant la pêche artisanale dans la région de Piura (Yacila), dans la côte nord du Pérou, au regard de l’espace maritime qui est le lieu de configurations politiques, économiques et sociales de deux acteurs : les pêcheurs d’un côté et l’Etat de l’autre. Dans son mémoire, Diego expose d’une part la volonté de l’Etat péruvien de mener  des régulations de la pêche artisanale dans différents domaines : de la régulation concernant l’identité des pêcheurs jusqu’au contrôle des types d’embarcations, des espèces à capturer et les quantités autorisées. Ces contrôles génèrent une série de tensions et de négociations  sur la manière dont doit s’opérer la pêche mais aussi et surtout, sur la manière d’administrer l’espace maritime.  Cette problématique permet ainsi à Diego d’analyser les relations, les juxtapositions et les disputes relatives à la pratique de la pêche d’un côté et la volonté régulatrice de l’Etat péruvien de l’autre.     

Le prix François Bourricaud a permis à Diego de passer un mois à Paris en octobre dernier. Ce fut l’occasion pour lui de dialoguer avec des chercheurs internationaux. De plus, il a pu accéder aux ressources bibliographiques de la bibliothèque Pierre-Monbeig de l’IHEAL-CREDA, l’opportunité pour lui de découvrir de nouveaux travaux dans le domaine de ses recherches. Enfin cette expérience lui a permis non seulement de présenter son travail devant un public lors d’un cours donné à l’IHEAL, mais aussi de mieux connaître les institutions susceptibles de l’accueillir pour ses recherches futures.