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Le Paraguay craint le retour de la dictature

Le Paraguay craint le retour de la dictature
Article de Jacques Deveaux citant Capucine Boidin, publié dans Géopolis/FranceInfo le 3 avril 2017

 

Photo : Le vote vendredi 31 mars par le sénat de l'amendement à la Constitution a enflammé la capitale du Paraguay. © Cesar Olmedo / AFP

Un amendement à la Constitution permettrait au président de la république Horacio Cartes de briguer un second mandat. Mais la population s’oppose au projet et est descendue dans la rue, craignant de voir resurgir un régime dictatorial. Pendant 35 ans, le Paraguay a subi la loi d’Alfredo Stroessner, le champion de la longévité en Amérique du Sud.

La réaction épidermique du pays repose sur une longue expérience de privation de démocratie au XXe siècle. Alfredo Stroessner a dirigé la junte de 1954 à 1989, concentrant la quasi-totalité des pouvoirs. Sa dictature est à ce jour la plus longue qu’a connu le continent. Une Amérique du Sud qui n’a pourtant pas manqué de dictateurs.
 
Sous sa dictature, les persécutions les plus féroces se sont produites ainsi que des disparitions. La commission Vérité et justice a reconnu en 2008 que la junte avait mis en place un processus systématique de tortures. Un régime répressif, efficace et terrible.
 
Haro sur la presse
Son pouvoir absolu va s’exercer à l’encontre de la presse. En 1979 puis en 1984, des journaux sont fermés et des radios interdites d’émettre. Une loi va également interdire les réunions de plus de trois personnes.
 
Stroessner s’en prendra également à l’Eglise catholique. Il veut réduire son influence, en particulier celle des jésuites sur la jeunesse des classes moyennes et sur certains paysans.

Son parti colorado contrôle toute la société. «Le parti Colorado était une vaste machine de contrôle, mais aussi de redistribution et de promotion sociale, plus efficace à bien des égards que les partis communistes d’Europe de l’Est», note Capucine Boidin dans la revue Mots. Du reste, il disparaîtra bien après la chute du dictateur.

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