Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine
Centre de recherche et de documentation sur les Amériques

Le Venezuela n’est pas une île, ni un prétexte à divaguer

Le Venezuela n’est pas une île, ni un prétexte à divaguer
Tribune d'Olivier Compagnon publiée dans Libération le 6/09/2017

[Extrait]

Quelle est l’influence de La Havane sur la dérive autoritaire de la République bolivarienne ? Contrairement à ce qu’avance la chercheuse Frédérique Langue dans sa tribune publiée dans «Libé» le 1er septembre, elle n’est en rien le résultat d’une stratégie à l’œuvre depuis le début des années 80.

Que les choses soient claires : le président Nicolás Maduro a bien fait prendre à la République bolivarienne du Venezuela un tournant autoritaire et répressif qui ne permet plus de considérer Caracas comme la capitale d’une démocratie - ni même d’une «démocratie imparfaite». Au-delà des violences à l’encontre des opposants qui se sont intensifiées au cours des six derniers mois (voir à ce sujet le rapport du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme du 30 août) ou de la récente révocation de la procureure générale Luisa Ortega, le tournant date de décembre 2015, lorsque la Table de l’unité démocratique (Mesa de la Unidad Democrática, MUD), coalition hétérogène de l’opposition, remporta largement les élections législatives, mit un terme à dix-sept ans d’hégémonie électorale presque totale du chavisme et subit rapidement les foudres d’un pouvoir exécutif prompt à rogner sur les prérogatives de l’Assemblée nationale. Oui, la complaisance de ceux qui voient encore dans le régime vénézuélien un avenir possible du socialisme au XXIe siècle n’est pas acceptable et doit être dénoncée sans relâche. Oui, il faut espérer un dénouement rapide de cette crise - que ce soit par le biais d’une médiation internationale ou d’une solution interne - avant qu’elle ne se convertisse en une guerre civile dont la première victime serait la population vénézuélienne déjà soumise aux pires difficultés dans la vie quotidienne.

Retrouvez l'intégralité de l'article sur le site de Libération