Edito
Harol Gonzalez Duque, membre de l’IHEAL et chercheur au CREDA, nouveau directeur de l’Academia diplomática de Colombie
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Le 19 septembre dernier Harol Gonzalez Duque a été nommé directeur de l’Académie diplomatique de Colombie, un poste de haute responsabilité au sein du Ministère d’affaires étrangères de ce pays. Après avoir brillamment réussi un master en Sciences sociales de l’Amérique latine à l’IHEAL, Harol réalise actuellement sa thèse de doctorat au CREDA avec une recherche très avancée qui compare les milices de Rio de Janeiro et les paramilitaires de Colombie dans leurs respectives relations avec l’Etat. Nous félicitons chaleureusement notre étudiant et jeune collègue !
Photo : Harol González Duque lors de la cérémonie de nomination aux côtés de la ministre des Relations internationales, Rosa Villavicencio.
L’année dernière vous avez participé de l’accord d’échange et de coopération que l’IHEAL tient notamment avec l’Academia diplomática, ainsi que l’Ambassade de France en Colombie et l’université de El Externado. Vous avez eu en rôle actif dans ce dispositif en qualité de jeune chercheur et professeur de méthodologie de la recherche, aujourd’hui vous prenez la direction ce cette importante académie. Quelle importance accordez-vous à cet accord, du point de vue de l’Academia diplomática et plus largement de la Colombie ?
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C'est grâce à un accord de coopération technique et scientifique signé entre la France et la Colombie en 1963 que l'Institut des hautes études pour le développement (IAED) a pu voir le jour en 1980. Deux ans plus tard, avec la participation de l'Université Externado de Colombie, le master en analyse des problèmes politiques, économiques et internationaux contemporains a été créé. Ainsi, ce sont plus de quatre décennies de contributions conjointes qui font de ce master l'un des principaux instruments de coopération et de formation académique entre les deux pays.
Pour l'Académie diplomatique, le renforcement de cet accord est fondamental d'un point de vue scientifique, car nous contribuons à la formation de dizaines de professionnels et de chercheurs en partenariat avec l'Université Externado, l'Ambassade de France en Colombie, l'Université Sorbonne Nouvelle et l'IHEAL, qui depuis 2002 est l'opérateur français du master, l'un des principaux pôles de recherche et de formation sur les Amériques en France. D'un point de vue stratégique, nos défis communs exigent un degré de circulation et de production conjointe de connaissances que le cadre de cet accord rend possible. Ma présence en tant que professeur en 2024 m'a permis de le confirmer. Je tiens à rappeler que le 23 juin 2023, le président Gustavo Petro a été reçu à la Sorbonne Nouvelle pour donner une conférence précisément à l'IHEAL, en présence de l'ambassadeur Alfonso Prada et de centaines de participants colombiens, français et binationaux.
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Vous êtes arrivé en France, très jeune étudiant, en qualité de réfugié et vous avez eu un long parcours universitaire. Pouvez-vous nous dire quelques mots de ce chemin parcouru ? A-t-il une incidence dans la manière dont vous envisagez vous nouvelles responsabilités ?
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Après 11 ans d'exil, je retourne dans une Colombie très différente de celle de 2014. Je me souviens à cette époque des assassinats ciblés et des menaces de mort qui pesaient sur plusieurs membres du mouvement étudiant universitaire. J'ai eu la chance et le privilège de suivre un parcours migratoire marqué par la formation universitaire, tant dans différentes universités en France que lors de séjours et de travaux de recherche au Brésil. Il est clair que ce parcours de formation explique en grande partie ma sensibilité au rôle scientifique que doit remplir l'Académie diplomatique. Cependant, un autre élément anime ma réflexion et que je considère comme stratégique pour les années à venir. La Colombie compte plus de cinq millions de Colombiens et Colombiennes à l'étranger qui contribuent par leurs envois de fonds à plus de 3 % du PIB du pays, dans un contexte mondial où les migrants réguliers et irréguliers sont victimes de violences systématiques. La relation que nous établirons avec la Colombie migrante déterminera même certains aspects de notre politique intérieure à l'avenir. L'Académie diplomatique doit anticiper et produire des analyses approfondies face à cette réalité.
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L’académie diplomatique a, pour l’une de ses fonctions, la tâche de former les diplomates de votre pays. Comment l’université peut-elle contribuer à cette formation à un moment où les relations internationales vivent un processus de transformation très accéléré ?
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Nous assistons clairement à un changement de paradigme à l'échelle mondiale, où les normes et les accords qui sous-tendent le multilatéralisme sont systématiquement violés par une minorité de pays. Dans ce contexte, les universités ont non seulement la responsabilité d'intervenir dans le débat public, mais aussi le devoir de démocratiser le savoir afin de permettre à l'ensemble des sociétés de relever les défis actuels. Cela passe en grande partie par la défense du domaine public, l'opposition à la privatisation du bien commun et la socialisation effective des résultats de la recherche. Les universités doivent s'interroger sur la portée et l'utilité des connaissances qu'elles produisent afin de répondre efficacement aux questions d'aujourd'hui : quels instruments de lutte contre le changement climatique devons-nous mettre en œuvre face à l'échec des instruments actuels ? Quelles mesures efficaces adopter, au-delà du symbolique, pour mettre fin au génocide à Gaza ? Quelles réponses ont été efficaces pour enrayer la déforestation et comment les intensifier ? Ce sont là des questions que doivent se poser les universités... mais aussi les diplomates.
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Entretien publié dans la Lettre d'information IHEAL-CREDA, N°90 octobre 2025
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Harol González Duque, miembro del IHEAL e investigador del CREDA, nuevo director de la Academia Diplomática de Colombia.
El pasado 19 de septiembre, Harol González Duque fue nombrado director de la Academia Diplomática de Colombia, un cargo de gran responsabilidad dentro del Ministerio de Relaciones Exteriores de ese paÃs. Tras haber completado con éxito un máster en Ciencias Sociales de América Latina en el IHEAL, Harol está realizando actualmente su tesis doctoral en el CREDA con una investigación muy avanzada que compara las milicias de RÃo de Janeiro y los paramilitares de Colombia en sus respectivas relaciones con el Estado. ¡Felicitamos calurosamente a nuestro estudiante y joven colega!
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El año pasado usted participó en el acuerdo de intercambio y cooperación que el IHEAL mantiene, en particular, con la Academia Diplomática, asà como con la Embajada de Francia en Colombia y la Universidad del Externado. Usted desempeñó un papel activo en este programa como joven investigador y profesor de metodologÃa de la investigación, y hoy asume la dirección de esta importante academia. ¿Qué importancia le concede a este acuerdo, desde el punto de vista de la Academia Diplomática y, en general, de Colombia?
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Fue en base a un acuerdo de cooperación técnica y cientÃfica firmado entre Francia y Colombia en 1963 que se posibilitó en 1980 la creación del Instituto de Altos Estudios para el Desarrollo (IAED). Dos años después, con la participación de la Universidad Externado de Colombia, se darÃa origen a la MaestrÃa en Análisis de Problemas PolÃticos, Económicos e Internacionales Contemporáneos. AsÃ, son más de cuatro décadas de contribuciones conjuntas las que hacen de esta MaestrÃa uno de los principales instrumentos de cooperación y formación académica entre ambos paÃses.
Para la Academia Diplomática, el fortalecimiento de este acuerdo es fundamental desde el punto de vista cientÃfico pues contribuimos a la formación de decenas de profesionales e investigadores en alianza con la Universidad Externado, la Embajada de Francia en Colombia, la Universidad Sorbonne Nouvelle, y el IHEAL, quien desde desde el 2002 ofica como el operador francés de la Maestria, siendo uno de los principales polos de investigación y de formación sobre las Américas en Francia. Desde el punto de vista estratégico, nuestros retos comunes exigen un grado de circulación y de producción conjunta de saberes que el marco de este acuerdo posibilita. Mi presencia como profesor en 2024 me permitió reafirmarlo. Me gustarÃa recordar que el 23 de junio de 2023, el presidente Gustavo Petro fue recibido en la Sorbonne Nouvelle para dar una conferencia justamente en el IHEAL, esta contó con  la presencia del embajador Alfonso Prada y de cientos de asistentes colombianos, franceses y binacionales.
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Usted llegó a Francia siendo un estudiante muy joven, en calidad de refugiado, y ha tenido una larga trayectoria universitaria. ¿PodrÃa contarnos algo sobre ese recorrido? ¿Influye de alguna manera en cómo enfoca sus nuevas responsabilidades?
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Después de 11 años de exilio regreso a una Colombia muy diferente a la del 2014, recuerdo en esas fechas el asesinato selectivo y las amenazas de muerte a varios miembros del movimiento estudiantil universitario. Tuve la oportunidad y la fortuna de tener un proceso migratorio marcado por la formación académica, tanto en diferentes universidades en Francia, como en estancias y trabajos de investigación en Brasil. Claramente este proceso de formación explica en gran parte mi sensibilidad frente al rol cientifico que debe cumplir la Academia Diplomática. Sin embargo, hay otro elemento que anima mi reflexión y que considero estratégico de cara a los años futuros. Colombia cuenta mas de cinco millones de colombianas y colombianas en el exterior que aportan por remesas mas del 3% del PIB del pais, en un contexto global donde los migrantes regulares e irregulares están siendo objeto de violencias sistematicas, la relación que establezcamos con la Colombia Migrante determinará incluso algunos aspectos de nuestra politica interior a futuro. La Academia Diplomatica debe anticipar y producir analisis de fondo frente a esta realidad.Â
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Una de las funciones de la academia diplomática es formar a los diplomáticos de su paÃs. ¿Cómo puede contribuir la universidad a esta formación en un momento en el que las relaciones internacionales están experimentando un proceso de transformación muy acelerado?
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Asistimos claramente a un cambio de paradigma a nivel global en donde las normas y acuerdos que sustentan el multilateralismo están siendo sistematicamente violadas por una minoria de paises. En este contexto, las universidades no solamente tienen la responsabilidad de intervenir en el debate público, sino también, un deber de democratización del conocimiento que posibilite la capacidad de las sociedades en su conjunto para responder a los desafios actuales. Esto pasa en gran parte, por la defensa de lo publico, la oposicion a la privatizacion de lo comun y la socilización efectiva de los resultados de investigación. Las universidades deben interrogarse sobre alcance y utilidad del conocimiento que producen para responder efectivamente a las preguntas de hoy: ¿Qué intrumentos de lucha contra el cambio climático debemos implementar ante el fracaso de los actuales? ¿Qué medidas efectivas adoptar, mas alla de lo simbolico, para detener el genocidio en Gaza? ¿Qué respuestas han sido efectivas para detener la deforestación y como intensificarlas? Son preguntas que deben hacerse las universidades… y los diplomaticos también.
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Entrevista publicada en la Lettre d'information de l'IHEAL-CREDA n°90 octubre del 2025
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Photo : Harol González Duque en la ceremonia de nombramiento junto a la ministra de relaciones internacionales, Rosa Villavicencio
