Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine
Centre de recherche et de documentation sur les Amériques

L'Amérique latine dans la Société des Nations

L’Amérique latine dans la Société des Nations

Zoom sur l’article « L’Amérique latine dans la Société des Nations : réflexions à partir des cas argentin, brésilien et chilien », de Juliette Dumont publié en portugais dans la Revista Escrita da História (vol. 3, n° 6, 2016)


Photo : Séance d'ouverture de la Société des Nations, Genève, Suisse le 15 novembre 1920. Archives multimédia de l'ONU.

La Société des Nations (SDN) est un des principaux piliers du nouvel ordre mondial né au lendemain de la Première Guerre mondiale. Elle est également l’occasion pour l’Amérique latine de s’intégrer  au concert des nations qui jusque-là était quasi-exclusivement européen. En 1920, 16 pays latino-américains comptent parmi les 42 membres fondateurs de la nouvelle organisation internationale. Plus tard, quatre autres rejoignent ses rangs tandis que d’autres la quittent. La SDN représentait pour les nations latino-américaines non seulement la possibilité d’adhérer aux idéaux  de cet organisme, mais également de faire entendre leur voix et de trouver un contrepoids à l’influence grandissante des États-Unis. Leur participation conférait aussi un certain prestige à ces nations considérées comme jeunes et inexpérimentées par rapport aux grandes puissances européennes, leur offrant en effet l’opportunité de débattre aux côtés de ces dernières. Enfin,  les représentants latino-américains construisent l’image d’une région susceptible d’apporter à cet organisme né de la guerre, privé de la participation des États-Unis,  un souffle salutaire et porteur d’avenirs.

En prenant les cas de l’Argentine, le Brésil et le Chili, l’article  « L’Amérique latine dans la Société des Nations : réflexions à partir des cas argentin, brésilien et chilien » (Revista Escrita da Historia, 2016), Juliette Dumont analyse la façon dont la SDN représente un  espace inédit pour les nations latino-américaines pour la construction de leur politique étrangère et  la définition de leur positionnement sur la scène internationale. Le cas de ces trois pays permet de réfléchir aux  attentes qui sont les leurs au moment de la création de cet organisme et aux déceptions qu’il va susciter, notamment en raison de son caractère eurocentré.

« De l’espoir à la désillusion, de l’engagement au retrait, des idéaux au pragmatisme » : cet article analyse la trajectoire des pays latino-américains au sein d’une SDN qui, malgré ses limites, a été un terrain d’apprentissage du multilatéralisme. Si l’Amérique latine et sa voix ne semblent pas avoir beaucoup pesé dans l’arène genevoise, elles font néanmoins clairement partie de son histoire ; celle-ci, en retour,  de mieux comprendre l’insertion du sous-continent sur la scène internationale de  l’entre-deux-entre-guerres. Enfin, le prisme de la SDN  combiné à l’analyse comparée de l’Argentine, du Brésil et du Chili permet de travailler sur la dialectique unité/diversité qui caractérise l’Amérique latine.

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Juliette Dumont est maître de conférences en histoire à l’IHEAL. Elle est spécialiste des relations culturelles internationales et a travaillé sur l’émergence des diplomaties culturelles argentine, brésilienne et chilienne dans l’entre-deux-guerres.

Juliette Dumont, « A América Latina na Sociedade das Nações: reflexões a partir do caso argentino, brasileiro e chileno. » Revista escrita da historia, année III, vol. 3, n° 6, juillet – décembre 2016.
 


©  IHEAL-CREDA 2017 - Publié le 28 avril 2017 - La Lettre de l'IHEAL-CREDA, n° 5, mai 2017.
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