Institut des Hautes Etudes de l'Amérique latine
Centre de recherche et de documentation sur les Amériques

De Nova Lisboa à Brasília : l'invention d'une capitale : (XIXe-XXe siècles)

Auteur(s): 
Laurent Vidal
Editeur: 
IHEAL Éditions
Année d'édition: 
2002
Collection: 
Collection Travaux et mémoires
Présentation: 

Disponible en libre accès sur Openedition

 

À quoi sert une ville quand elle n'existe pas ? Ou pas encore ? Quand elle n'a pas épousé un espace, délimité son territoire, accueilli une communauté, engendré une société qui pourra en retour bousculer ses formes ? À quoi correspond cet impérieux besoin social de projeter ou de fonder, même sur le papier ou en parole, des villes? L'histoire urbaine ne s'est pas encore vraiment penchée sur ces questions.

L'ambition d'une nouvelle capitale pour le Brésil - ce que l'on appelle l'invention de Brasília - s'offre comme un bel exemple pour cerner les potentialités sociales de la ville en projet. Durant plus d'un siècle et demi, de nombreux plans sont établis pour le transfert du siège de la capitale et la construction d'une ville nouvelle. Depuis le rêve d'une Nova Lisboa caressé par les conseillers de dom João VI, au début du XIXe siècle, jusqu'à la construction de Brasilia entreprise par Juscelino Kubitschek, entre 1957 et 1960, divers projets sont esquissés, mis au point ou débattus, reflets d'ambitions politiques et sociales souvent rivales. Les différents noms suggérés (Nova Lisboa, Cidade Pedrália, lmperatória, Tiradentes, lbéria, Planaltina, Vera Cruz et Brasília), de même que l'usage original de l'histoire dans les procédures et rituels de fondation invitent à prêter attention aux capacités de la ville en projet à susciter des identités nouvelles et à reformuler des liens sociaux. 

Après avoir retenu le souffle de la planète lors de son inauguration en avril 1960, Brasília est peu à peu tombée dans l'oubli. Le rêve d'une ville des égaux prophétisé par l'urbaniste Lúcio Costa et l'architecte Oscar Niemeyer a été discrédité par la dictature et la corruption. Cet ouvrage voudrait aussi faire revivre le mythe, l'utopie et l'épopée de Brasília, de son invention, de sa fondation et de ses fondateurs.

 

 
Sommaire: 
AVANT-PROPOS
INTRODUCTION
• Le temps de la ville en projet
• La genèse de Brasília
 
PREMIERE PARTIE. Nova Lisboa, la capitale d’une cour en exil (1808-1821)
• Rio de Janeiro : de la capitale coloniale à la capitale d’État
• La solution de l’intériorisation de la capitale
• Une ville nouvelle comme capitale
 
DEUXIEME PARTIE. Cidade Pedrália, une capitale pour le brésil indépendant (1821-1824)
• La fondation d’une nouvelle capitale dans le projet Bonifácio
• Cidade Pedrália, ville des lumières 
• Les lumières dans la ville
• Les baptiseurs de ville
 
TROISIEME PARTIE. Imperatória ou le rêve d’un Saint-Pétersbourg tropical (1839-1878)
• Varnhagen et la génération Romantique : ville et idée nationale
• Imperatória, une ville au service d’un projet modernisateur
 
QUATRIEME PARTIE. Tiradentes, une capitale sans peuple pour la République (1889-1895)
• Le transfert de la capitale : un impératif constitutionnel
• Entre enjeu technique et ressource symbolique
• Une ville nouvelle pour conjurer la peur de la ville
• Le rêve d’une ville sans peuple
 
CINQUIEME PARTIE. Vera Cruz, capitale de la conciliation nationale (1930-1955)
• La nouvelle géopolitique brésilienne et le transfert de la capitale
• « Nous sommes condamnés au moderne »
• Le temps des commissions : géographes, militaires et parlementaires
• Vera Cruz : ville symbole de la modernité brésilienne
 
SIXIEME PARTIE. Brasília l’œuvre capitale du gouvernement Kubitschek (1956-1960)
• Brasília et le nationalisme développementaliste
• Brasília, « c’est une usine à plans »
• Les formes de la nation : l’œuvre d’Oscar Niemeyer à Brasília
 
SEPTIEME PARTIE. Ville et histoire, les liaisons dangereuses
• Fonder
• Inaugurer
• Réciter Brasília, réciter le Brésil
 
CONCLUSION
 
ISBN: 
9782907163880
ISSN: 
0073-8298