Le comparatisme, outil conceptuel et méthodologique

 

 

 

 

 

 

 

 

Journée d’études 6 Février  2014
« Le comparatisme, outil conceptuel et méthodologique »

L’axe de recherche
– Villes et territoires métropolitains dans les Amériques : Enjeux sociaux et environnementaux—
a organisé une journée d’études (ouverte à tous)  le jeudi 6 février de 14H à 18H à l’Espace Tocqueville, Institut des Amériques (IdA, 60 Bd du Lycée, 8ème étage, 92170 Vanves).

Pourquoi évoquer le comparatisme ?

  1. Nos sociétés évoluent dans un contexte de mondialisation et de globalisation et il y a une forte demande sociale en faveur de connaissances permettant aux individus de se représenter le monde ainsi que les mécanismes inhérents à cette dynamique.  Cela est très net dans la sphère médiatique mais également dans la production scientifique.  Il y a en effet une pression pour que la recherche soit ancrée dans plusieurs terrains.  On parle de recherche multi-sites.

  2. Mais inclure plusieurs sites dans une recherche est un exercice redoutable notamment quand les sites ne relèvent pas d’une même entité nationale ou encore appartiennent à différentes aires culturelles/régionales.  D’où la question « comment appréhender simultanément plusieurs sites ? »

  3. La méthode courante pour éviter de se limiter à une simple juxtaposition entre deux ou trois sites consiste à s’inspirer de la notion de « regards croisés » que l’on peut emprunter aux tenants de l’histoire globale ou encore de l’histoire connectée.  Il s’agit d’établir un parallèle entre les sites de manière à dépasser la singularité de chacun d’entre eux et  parfois à y déceler  des circuits de communication.      

  4. Au-delà de cette idée de parallélisme et de regard croisés, se situe le comparatisme envisagé comme une posture scientifique reposant sur la construction d’une problématique commune aux différents sites.  Se doter d’une perspective transversale consiste à aller au-delà de la reconnaissance de la singularité de manière à en déduire les convergences, les divergences, les ressemblances ou encore les différences de manière à répondre à la question évoquée dans la problématique de la recherche. 

  5. Pour illustrer ce propos, on peut prendre deux exemples :

-comment qualifier l’attitude et la stratégie d’acteurs globaux (les entreprises globales et les ONG) dans leurs négociations avec les acteurs du niveau local (ou intranational), c’est-à-dire au sein du périmètre dans lequel ils interviennent.  Quelles sont les variantes observées dans les contrats ou à l’occasion de la renégociation des contrats que l’on peut observer en fonction de la mobilisation locale et des exigences nationales (normes, droit)
-Comment se déploie, s’organise la prestation d’un service urbain quand il s’agit de passer de la ville centre à l’ensemble du territoire métropolitain ?  Comment expliquer ce passage d’un niveau à un autre ?  Peut-on continuer d’évoquer le principe de « service universel » ?  Est-il nécessaire d’avoir recours à la privatisation  de ce service urbain ?  Quels sont les moyens dont disposent les habitants pour faire connaître leurs points de vue ?

La séance a débuté  avec la présentation  de Rodrigo Cattaneo Pineda, (lauréat de l'édition 2013 du "Prix de Thèse sur la Ville", prix octroyé par l'Aperau, la FNAU et le PUCA) :  « Les mécanismes de financement et de régulation de la production immobilière à Santiago du Chili : la fabrication néo-libérale de l’urbain à l’épreuve des nouvelles demandes citoyennes ».

La séance s’est poursuivie avec l’intervention de quatre jeunes chercheurs sur la thématique du « comparatisme comme outil conceptuel et méthodologique pour renouveler la production scientifique ».  Elle a été introduite par Cynthia Ghorra-Gobin et Denis Merklen et suivie d’un débat avec le public.

Joyce Valdovinos, « Stratégies des entreprises transnationales de l’eau dans des contextes locaux différents (Atlanta et Aguascalientes) »

Marie-Noëlle Carré et Marcelo Pires Negrao, «Comparer villes moyennes et métropoles : la gestion des déchets (Nancy/Volta Redonda ; Buenos Aires/Rio de Janeiro) »

Florencia Dansilio, « Le concept de champ artistique est-il universel ?  Une comparaison de la rénovation théâtrale (Montevideo et Buenos Aires)  »

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